Hier, Philip Glass était à Montréal, à la Maison symphonique, avec l’OSM. J’avais cherché pendant des semaines des billets pour offrir ce moment unique à mon fils. Impossible de trouver quoi que ce soit. Sold out depuis des mois. Et puis, Sylvie Thibault, ma fidèle cliente de Fillion Électronique, nous en a déniché deux juste avant Noël. Merci Sylvie!
Nous étions fébriles, émus, sur un nuage. Philipp Glass… à Montréal. Incroyable. Presque inespéré. Envie de me pincer pour voir si je n’étais pas en train de rêver.
La soirée a commencé par le Concerto Fantasy pour deux timbaliers. Pour Clovis qui joue des timbales à l’école, c’était « malade ». Pour moi, c’était fascinant. Mais comment décrire cet instant qui nous plongeait tout de suite dans l’univers glassien. Le concert commençait avec fracas: une standing ovation et une foule frappée par la dextérité lancinante des timbaliers. Philip Glass est brièvement apparu, un peu timide, pour féliciter les timbaliers, l’orchestre et son chef.
On a rangé les timbales. Les violons se sont rapprochés du lutrin de Nagano. Le timbalier a remis sa redingote et repris sa place derrière l’orchestre. L’OSM a joué d’autres pièces, bien, belles. Mais oubliables. Nous n’attendions que le retour de Philip Glass.
Nous avons poliment applaudi. Kent Nagano est sorti. On a fait de la place sur la scène pour un magnifique Steinway qui a recouvert l’estrade du chef. L’orchestre a repris sa place, un peu plus tassé, entourant le grand piano avec respect.
Philip Glass est arrivé. Nous étions déjà émus. Fait rarissime, Kent Nagano est allé s’asseoir derrière son orchestre. Et Philip Glass s’est mis au piano. Seul.
La salle comble n’a pas bougé d’un poil pendant la pièce. Même les tousseurs se sont tus. L’orchestre silencieux écoutait religieusement. La grand Kent Nagano sur sa chaise, tout petit, immobile, comme nous tous, le regard figé, habité par chaque note, fasciné par Philipp Glass.
Mad Rush, le célèbre morceau composé en 1979 et joué à l’orgue lors de l’entrée du dalaï-lama dans la cathédrale Saint John the Divine de New York, dure environ 13 minutes. 13 minutes de bonheur que nous n’avons pas pu retenir de couler.
Photo du concert: La Presse