Samedi avait lieu à Montréal et dans d’autres villes du monde, le Restaurant Day. Ça faisait longtemps que je voulais participer à cet événement qui permet à des quidams de devenir restaurateurs d’un jour. J’avais prévu de faire pour l’occasion une spécialité belge facile à manger. Je ne pensais pas que l’actualité allait lui donner une toute autre résonnance.
« La mitraillette est à la cuisine ce que le pédalo est à la marine. Ça ne va pas vite, mais ça fait le travail. Spécialité belge très répandue dans les friteries, la mitraillette est constituée d’une demi-baguette (parfois remplacée par un pistolet), dans laquelle on met… un peu de tout et surtout des frites et de la sauce », avais-je écrit il y a un mois en guise de description amusante sur le site du Restaurant Day de novembre 2015. J’avais deux petites heures pour participer à l’événement parce qu’après, j’avais une séance de signature au Salon du Livre pour le Guide du marketing de contenu.
Quand l’horreur des événements violents de Paris et ses retombées sur Bruxelles ont eu lieu, j’ai pensé annuler ma participation au Restaurant Day. À cause du choc, du désir de repli sur soi, par tristesse, par peur, par solidarité avec toutes les familles éprouvées. À cause aussi de l’ironie mal placée de mon plat qui fait d’habitude le bonheur de fêtards dans les rues de Bruxelles.
Pris par le tourbillon de l’actualité, j’ai oublié d’enlever mon inscription. Et puis Bob Le Chef a mis les mitraillettes dans son TOP 10 des restos d’un jour à visiter. Il fallait que je sois au rendez-vous.
9 kilos de patates épluchées, coupées et dorées à la friture, 36 merguez bien grillées, 1 kilo de mayonnaise préparée maison, 12 baguettes à trancher, une caisse de Cauwe au frais. À midi nous étions prêts. Les convives ont été au rendez-vous.
Le Restaurant Day est un carnaval culinaire qui prend vie a travers les milliers de personnes qui organisent et visitent les restaurants éphémères du monde entier. L’idée du Restaurant Day est de s’amuser, de partager de nouvelles expériences culinaires, de profiter de notre espace de vie commune.t.
Photo 1 : Ophélie Henrard. Photo 2: Jan-Nicolas Vanderveken. Photo 3 et 4: PH