Habitué de la consommation en promotion et de la vie en soldes, le peuple veut se servir dans les rayons de la nation comme il le fait à profusion dans les grands magasins à rabais.
Dans la vraie vie, on n’achète pas tout tout de suite, zéro dépôt, zéro comptant, ne payez rien maintenant, crashez le cash quand vous aurez le temps, de toute façon vous n’en aurez plus, ni du temps ni de l’argent.
Cette vilaine coutume qui coûte plus cher, mais plus tard, appauvrit les pauvres en trois versements égaux et enrichit les riches dont l’argent est le seul intérêt.
Car au bout du compte, qui croyez-vous qui va payer ?
Ce grand rassemblement de quêteux du dimanche, quoique c’était un samedi, a permis aux médias de l’immédiat de remplir en continu leurs ondes d’infos qui ne sont pas vraiment des nouvelles. Personne ne semblait se demander s’il n’y avait pas d’autres raisons de sortir de son salon et de manifester pendant les heures de congé. Personne ne s’inquiétait de savoir si cette marche, qui n’en était pas une puisqu’elle était parquée sur les Plaines sus-mentionnées, n’était pas un peu déplacée en ces temps de disettes où il est plus difficile de trouver de la place dans un hôpital que du stationnement au complexe Dix30.
Après des décennies de dépenses nationales, nous savons qu’il faut bien un jour ou l’autre payer le prix de nos désirs. Mais ça ne suffit pas. Le peuple qui se plaint la panse pleine en veut encore plus, encore plus vite et toujours moins cher. Quitte à refiler la facture à ceux qui ne sont pas encore nés.
Il n’y a que Patrick Huard pour réussir à vous faire payer maintenant ce que vous consommerez dans deux ans. De là à voir l’humoriste multi-tâches devenir premier ministre du Québec, il n’y a qu’un pas que nous ne franchirons pas, même si vous nous poussez dans le dos.
Article publié dans le blogue Urbania.