S'ennuyer en regardant la pluie

16938541_10154212851607633_5258390711593915214_nAttendre en comptant les gouttes. Voir le trafic filer sans état d’âme. Remonter le col du manteau d’un geste inutile. Ajuster sa casquette, essuyer ses lunettes. S’ennuyer encore un peu.
Étirer le cou pour guetter l’arrivée improbable de l’autobus. Ne plus savoir s’il est 7 ou s’il est 8 heures. Apercevoir à travers le filtre persistant des rêves qui ne veulent pas se réveiller la foule des navetteurs qui se pressent à l’arrêt. Attendre. N’avoir rien d’autres à faire qu’attendre. Comme avant les téléphones intelligents. Comme avant la guerre des chroniqueurs et l’épidémie de trolls. Comme au temps des trajets sur le pilote automatique où il fallait aller à l’école sans savoir pourquoi. Attendre.
Et finalement savourer ce moment d’oisiveté obligée.